O Nobel da Literatura não foi para o Roth, mas foi para um outro escritor que eu adoro. Ainda por cima, um homem lindo: Jean-Marie Gustave Le Clézio. Disse ele: «De deux choses l'une: on risque de se faire avaler par la littérature ou par soi-même. Si on se fait avaler par soi-même, on devient fou. Si on se fait avaler par la littérature, on devient écrivain.»
[o ano passado tinha deixado aqui na Pastelaria um texto seu, publicado num dossier antigo do Libération organizado sob o tema «Porque é que eles escrevem?» Volto a publicá-lo]
[o ano passado tinha deixado aqui na Pastelaria um texto seu, publicado num dossier antigo do Libération organizado sob o tema «Porque é que eles escrevem?» Volto a publicá-lo]
Je vais vous dire, je vais tout vous expliquer. Donc, j'avais dix-douze ans, j'habitais cette vieille maison sur le port, un peu napolitaine, complètement décrépie avec des draps que séchaient à toutes les fenêtres de la cour, les chats à demi-sauvages qui se battaient sur les terasses, et bien sûr les escadrilles de pigeons. En ce temps là je ne savais pas ce que c'était qu'un ecrivain, je n'en avais pas la moindre idée, je ne me doutais pas qu'il y avait eu un ecrivain nommé Jean Lorrain qui avait habité dans la même maison, autrefois. Je me souviens de cette maison surtout à la belle saison, en été et au commencement du printemps, parce qu'on laissait les fenêtres ouvertes et qu'on entendait le bruit des martinets et les roucoulements des pigeons. Mais il y avait un bruit spécialement qui me faisait quelque chose. Je ne peux pas vraiment dire pourquoi ça m'inquiétait, mais aujourd'hui encore quand j'y pense ça me fait frissonner et ça me met dans cet état de sorte de mélancolie et d'impatience qui précéde le moment où je sais que je vais devoir m'asseoir n'importe où, lá où je suis, prendre un cahier et un crayon à bille et commencer à écrire. Ce bruit, c'était les voix des jeunes gens qui s'appelaient dans la cour, qui criaient leurs noms. Il y avait des garçons qui venaient siffler, et d'autres mettaient la tête à la fenêtre, et ils disaient: «Tu cales?» Et ceux d'en haut: «Où vous allez?» Ils allaient je ne sais plus où, à la plage, ou à la foire, ou simplement au coin de la rue pour discuter, ou attendre les filles qui sortaient de l'école Ségurane, ça n'a plus aucune importance. Mais quand j'entendais ces sifflements, et les noms qui réssonnaient dans la cour, j'imaginais une autre vie que la mienne, j'imaginais les courses dans l'infinie des rues, j'imaginais les bains dans l'eau de mer froide, le soleil, l'odeur des cheveux des filles, la musique des dancings, l'aventure, la nuit. Jamais je n'ai entendu appeller mon nom dans la cour, jamais je n'ai entendu siffler pour moi. J'etait dans la même maison, mais c'etait un autre monde. Voilà, c'est pour cela que j'écris.
3 comentários:
Por mais que Le Clézio seja um escritor admirável continuo a achar que o Nobel ficava melhor nas mãos de Paulo Teixeira Pinto, autor do sublime poema do badalo - tão tão - e uma das mais singulares vozes poéticas contemporâneas.
olá Cristina,
encontrei uma tradução sua de um texto do M G Le Clézio no blog da assírio & alvim, artigo publicado na [ A Phala 36 ] ...
Pois foi, traduzi esse texto há tanto tempo, vou ver se o pico de lá. Não sei por onde anda essa Phala
Manuel, vai queixar-te aos suecos...
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